La kinésiologie nous invite à être dans le mouvement et à favoriser la fluidité de nos organes sensoriels. Balayages, rondes oculaires dans un sens et dans l’autre, positions oculaires, huit couchés du Brain Gym, exercices de Vision Gym, tous ces exercices visent à sortir d’éventuels blocages et à favoriser la fluidité oculaire.
Nous le savons : la vision ne se résume pas seulement à l’action de voir, mais aussi à celle de concevoir, de percevoir, de prévoir, d’entrevoir.
Nous sommes beaucoup plus expressifs au travers de nos mimiques corporelles qu’au travers du langage verbal.
Nos yeux nous trahissent de manière involontaire et en disent long sur nos blocages émotionnels.
Ainsi,
ils peuvent être bloqués dans une position particulière : “les yeux au plafond” ou le regard en bas, comme tourné vers soi-même
le regard peut sembler perdu au loin ou fuyant , impossible à accrocher
les mouvements oculaires peuvent être saccadés
le champ visuel peut être étroit, avec une difficulté à adopter une vision “grand angle”
Les yeux sont l’expression de ce qui se passe à l’intérieur de nous. Travailler en conscience pour fluidifier les mouvements oculaires va nous permettre d’ouvrir de nouvelles fenêtres dans notre manière de percevoir le monde et de nous sentir faire partie de l’univers.
Plusieurs approches thérapeutiques prennent en compte les yeux : parmi elles, la PNL (programmation neuro-linguistique), qui reconnaît 6 positions oculaires importantes. Deux d’entre elles sont fondamentales pour la mémorisation :
au niveau visuel (pour se souvenir d’images, de dates, de notions écrites)
au niveau auditif (pour stocker des informations auditives, telles que des paroles de chansons, des poèmes, la prononciation de mots en langue étrangère).
A chaque fois que l’on place les yeux dans une position particulière, on ouvre une zone spécifique du cerveau.
La kinésiologie fait également référence à ces positions oculaires. Soit dans une version statique (Baromètre du comportement), soit dans une version fluide (ronde oculaire et huit couché) . Le corps “sait”, au travers du testing neuro musculaire, ou au travers d’une fine observation, dévoiler les positions et les balayages (les mouvements) qui génèrent des tensions.
Mettre en lumière l’histoire émotionnelle qui a été source de stress et la libérer, c’est tout l’enjeu (et le jeu) de la kinésiologie.
Peut-être parce que j’y porte une attention et une conscience particulières, mes séances m’amènent le plus souvent à travailler autour de la période périnatale. Dans ma manière de concevoir le monde, ma croyance est que nous sommes imprégnés de notre période de vie intra utérine, et que c’est là une clé essentielle pour dénouer les blocages.
Regardons cela de plus près , avec un exemple autour de la naissance et l’autre autour de la conception :
La manière dont nous sommes venus au monde est désormais reconnue comme ayant un impact sur notre manière d’être et d’agir dans la vie. On parle d’ailleurs de travail de naissance pour les heures précédant l’accouchement, et ce travail de naissance aura des répercutés sur le travail scolaire, puis plus tard sur notre relation au travail.
La naissance est une étape initiatique, visible aux yeux du corps médical présent ce jour-là et des principaux protagonistes de l’évènement. On passe d’un petit être caché dans le ventre maternel à un être que l’on peut toucher et prendre dans les bras. La naissance marque notre entrée dans la dimension corporelle et incarnée de notre passage sur terre, au travers de nos organes sensoriels, (dont les yeux)
Position de mémoire visuelle, à la naissance :
Le fœtus, jusqu’au moment de sa naissance, baignait dans la pénombre de l’utérus. Il faut savoir que le sens visuel n’est pas tellement développé in utero et le nouveau-né perçoit plutôt des formes globales et floues.
Le plus souvent, les parents vivent un moment magique avec ce qu’on appelle le proto-regard ou le regard fondateur : l’enfant plonge ses yeux dans ceux de ses parents, pour créer un lien d’attachement, afin de s’enraciner sur terre, alors que dans le même temps, il se détache de sa vie intra utérine et des étoiles d’où il est arrivé. Il sonde les mystérieuses profondeurs de l’âme de ceux qu’il a choisis comme parents afin de vivre la grande aventure terrestre.
En séance de kinésiologie, la position de mémoire visuelle est souvent bloquée à la naissance. Quelles en sont les raisons ? Le plus souvent, la venue au monde de bébé va se faire sous les projecteurs (avec une lumière intense) . Dans une salle d’accouchement traditionnelle , pour peu encore que la naissance ait eu lieu un soir d’hiver ou en pleine nuit, c’est certes très fonctionnel, mais c’est certainement très surprenant pour le nouveau-né habitué à la pénombre, et l’effet de surprise peut créer du stress.
Que comprendre alors ? Au travers de la position oculaire bloquée, l’enfant raconte en quelque sorte son besoin d’oublier cet instant désagréable : cette arrivée trop brutale et ce choc visuel. Une lumière douce et tamisée aurait certes été plus accueillante.
Ce qui est à faire, c’est de libérer cette position et de lui redonner comme un autre dénouement, célébrant son arrivée sur terre avec plus de douceur et de respect, bienveillance et ouverture. Cette position avec les yeux en haut à gauche est souvent à libérer chez les enfants en âge scolaire, pour améliorer leurs compétences de mémoire visuelle (fondamentale pour l’orthographe) .
Champ visuel restreint au niveau auditif, à la conception
A mes yeux, la conception est également un processus initiatique : c’est l’acceptation de quitter les mondes d’en haut pour entrer dans une période de construction du corps. C’est le mystère de la vie, qui ne sera visible aux yeux des humains que quelques semaines après le début de la gestation. La vie intra utérine sera elle aussi un temps relié à l’invisible, sauf au moment des échographies.
Je prends en exemple ici une petite fille qui bénéficie d’un soutien scolaire assez important, en raison de dyslexie, dyscalculie et troubles de l’apprentissage divers. plusieurs séances de ré-éducation au travers du Brain Gym lui ont été grandement bénéfiques, mais pourtant il reste quelque chose au niveau émotionnel.
Lors de l’anamnèse, j’avais questionné la maman présente sur les circonstances et l’environnement de la grossesse. Elle me donnait l’impression de n’avoir rien à dire de particulier. Quelquefois, il y a une part de silence qui subsiste, et ceci malgré ma bonne volonté de poser les “bonnes” questions autour de la vie intra utérine et malgré le bon vouloir de la maman.
Un jour, faisant suite à mes questions peut-être un peu plus insistantes (le test nous demandait de travailler une nouvelle fois sur la conception et je m’en étonnais ) la maman finit par avouer, du bout des lèvres, que la conception de son enfant a été une véritable surprise. Le couple avait un projet lointain d’avoir des enfants, mais pas à ce moment-là. Une contraception avait été mise en place mais la vie avait été la plus forte. Et ça, c’est un programme de gagnant. Absolument génial à transmettre de cette manière à cette petite fille : il y a quelque chose en elle qui fait qu’elle a la réussite dans ses gênes !
Le test me demandait donc de vérifier les balayages oculaires à la conception. C’est au niveau auditif (les yeux sont à la hauteur de l’horizon et doivent bouger de gauche à droite aussi loin que possible) que le champ visuel était très restreint des 2 côtés. A mesure que la maman racontait l’histoire de la conception sous contraception, la jeune demoiselle se relâche, comme soulagée d’entendre “la vérité”, et le champ visuel s’ouvre avec facilité.
Jusque là, au travers de son champ visuel restreint, elle avait de la peine à manifester toute son intelligence et restait plutôt réservée et retenue. En fidélité au silence de la maman. Nul doute qu’elle va pouvoir désormais s’ouvrir comme une fleur et expérimenter une nouvelle manière de concevoir sa vie. Pour la maman également, cette opportunité d’ouvrir son coeur librement, en cessant de garder cette partie de l’histoire pour elle-même, a été libérateur …
Cette jolie histoire nous posait la question : qu’est-ce que l’enfant n’a pas entendu de son histoire et qui aurait besoin d’être entendu, afin qu’elle s’ouvre à d’autres possibles ?
Dernier petit clin d’oeil, afin d’y voir plus clair : sachez encore qu’en pratiquant des balayages oculaires, (les yeux en direction du ciel, ou à l’horizon, ou en direction de la terre), vous vous donnez la possibilité d’ouvrir quelque chose en vous et de fluidifier votre relation au monde.
Pour comprendre plus sur le lien entre les positions oculaires et les mémoires visuelle et auditive, si fondamentales pour les apprentissages , vous pouvez vous référer à mes 2 ouvrages:
pages 188- 190 “Génial, j’y arrive enfin !”
pages 126-129 “Des étoiles vers la terre”