EMBRASSER LA VIE

Fascinée par le mystère de la vie qui prend racine dans le ventre maternel, émerveillée par ce miracle, je sens que ce sont mes yeux d'enfant qui s'écarquillent lorsque je regarde une vidéo traitant  l'embryologie ou de la période de gestation.

La vie émerge, telle une étincelle, puis se développe, prenant forme, instant après instant, jusqu'à ce que l'embryon devienne foetus pour, finalement, être ce nouveau-né atterrissant dans le monde.

Je m'incline devant cette épopée de génie, beaucoup plus vaste que ce que notre conscience humaine peut imaginer. Avec beaucoup d'humilité, je me dis intérieurement que moi aussi, j'ai passé par ce miracle-là. 

Vous le pressentez peut-être : j'ai baigné quelques jours dans un stage d'embryologie et j'en reviens comme on revient d'un voyage incroyablement émouvant. L'expression qui me vient en boucle depuis mon retour, c'est EMBRASSER LA VIE. Elle sera la trame de ce billet.

Aujourd'hui je choisis d'embrasser la vie , de lui ouvrir les bras et de la prendre dans mes bras.  De la chérir et  de la sentir battre énergétiquement dans mon chakra du coeur et physiquement dans mon organe-coeur. 

 

Attardons-nous  quelques instants au sens du verbe "embrasser".

Embrasser, ce n'est pas seulement donner des baisers à quelqu'un. C'est avant tout prendre ou tenir entre ses bras quelqu'un ou quelque chose, étreindre. 

Les bras sont le prolongement du coeur et les mains sont l'expression du coeur aimant. 

Intéressant que, dans la langue française, le mot "main" se retrouve dans le mot "humain".  Ce mot "humain" est à rapprocher du mot "humus", - la terre, et  donnera le mot "humilité". Savoir rester humble, en tant qu'être humain sur terre, et face à l'immensité du divin... c'est là quelque chose de fondamental.  

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En acceptant de venir sur terre,  notre mission est d'incarner le divin (le ciel) ici-bas. Terre et ciel vont toujours de pair, de manière unifiée : si nous avons tendance à nous sentir séparés de cette union terre-ciel, c'est simplement que nous avons oublié d'où nous venons. Le petit creux au-dessus de notre lèvre supérieure est la marque du secret oublié qui nous lie au ciel et aux anges. 

L'embryologie, vue sous un angle symbolique et mystique,  nous enseigne que nous  sommes faits de terre et de ciel avec, au départ, le sac vitellin, qui nous relie à notre part animale, et l'amnios, qui exprime notre part spirituelle.  Le sac vitellin se séparera ensuite pour donner les annexes que seront le  placenta et le cordon ombilical. 

Le plus fascinant dans notre histoire embryologique, - et je cite ici Dr Olivier Soulier - c'est "qu'au tout début de la vie le coeur est en avant de nous, puis passe devant nos yeux au fur et à mesure de leur mise en place, puis vient se nicher dans notre poitrine. On comprend alors pourquoi…“L’essentiel est invisible pour les yeux, on ne voit bien qu’avec le coeur". (citation de St Exupéry)

Il s'agit dès lors d'embrasser la vie avec le coeur. Mais pour embrasser la vie sur l'extérieur, il nous faut des bras : les bras deviennent une solution sur l'extérieur, étant donné que le coeur s'est mis à l'intérieur. C'est avec le coeur et au travers des bras que l'on va pouvoir embrasser la vie et étreindre ceux et celles que l'on aime profondément.

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Regardons de plus près quels sont les canaux énergétiques circulant dans les bras: sur le pouce, l'énergie du Poumon, qui nous relie à notre respiration terrestre, et sur  l'index, l'énergie du Gros Intestin, lié à la respiration embryonnaire, tous les 2 faisant partie de l'élément Métal.  Puis, dans l'élément Feu,  sur le majeur, le maître du coeur, (en lien avec le péricarde, au niveau de l'organe) et sur l'annulaire, le triple réchauffeur, (aucun organe en relation avec ce méridien)  ainsi que sur l'auriculaire, le coeur et l'intestin grêle (l'ombilic prendra racine devant l'intestin grêle). Le feu est prédominant au niveau de la main. Le feu, c'est la chaleur et la passion. C'est de l'amour circulant. 

Quand nous habitons nos bras, quand nos actes prennent racine dans le coeur ( ce coeur qui bat dès le 22ème jour in utero) , quand nous agissons avec amour, nous incarnons notre dimension spirituelle en tant qu'être humains. Et j'ai envie d'ajouter : nous sommes reliés à l'amnios, à cette partie de nous en vie intra utérine. A chaque fois que nous disons "oui à la vie" et que nous choisissons consciemment d'embrasser la vie, à coeur ouvert, nous offrons de la densité à notre vie spirituelle. 

Nous embrassons la vie à chaque fois que nous avons, tenons ou prenons à coeur quelque chose et que l'amour se glisse entre notre part animale et notre part spirituelle. 

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Il y  a donc un moment où le coeur passe devant les yeux, avant de se glisser dans la cage thoracique : c'est un peu comme si le coeur devait lui-même voir les yeux, afin de les imprégner de la dimension d'amour du coeur.  De sorte que l'amour puisse être exprimé dans l'un comme dans l'autre.

A ce sujet,  Chrétien de Troyes nous dit que "l'oeil est le miroir du coeur", alors que  pour Saint Augustin, "les yeux sont les fenêtres de l'âme".  C'est au travers du regard que l'on peut sentir l'amour qu'a notre partenaire pour nous. Les yeux ne trichent pas : luminosité, profondeur, intensité offrent un reflet du sentiment amoureux ( ou perte de ce sentiment). Ils nous permettent de rendre visible l'invisible, et de lire ce qui est au delà des silences, des non-dits ou des paroles. 

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Quelquefois la vie nous demande de savoir embrasser du regard les événements, les situations, c'est à dire d'avoir cette capacité à englober, entourer, envelopper ce qui est à traverser, avec beaucoup d'amour,  sans trop s'attarder sur les  détails, sans se laisser entraîner dans une souffrance liée à une analyse trop précise, dans laquelle le mental risquerait de prendre le dessus. 

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Garder le cap, choisir la direction de la confiance et avancer... Et si besoin, se prendre soi même dans les bras, pour prendre soin du petit enfant blessé, et ainsi se laisser embrasser et bercer par la vie.

Regarder au loin, à l'horizon, et puiser dans la nature les forces pour grandir et être debout malgré tout. Il n'y a rien que nous n'ayons choisi de vivre ... même nos traversées les plus douloureuses sont des occasions d'évoluer et de nous transformer. L'essentiel est de rester en conscience avec notre verticalité et notre alignement, entre terre et ciel. C'est cela embrasser la vie ! Avec notre coeur et notre courage, avec notre âme et notre amour...

Et surtout ... souvenons-nous que si nous avons réussi à nous incarner, si nous avons vécu le miracle de cet ovule fécondé par un seul spermatozoïde, c'est qu'en nous, en chacun de nous, il y a une étincelle de gagnant, sans laquelle nous ne serions pas là sur terre...

« Un jour, j’ai dit “Oui à la Vie”, et je ne le regrette pas !  »