A PROPOS DU VIDE ET DE L’ESTOMAC
Le mot Estomac m’évoque celui de vide : c’est d’ailleurs une des émotions reliée au méridien Estomac, lequel nous parle de satisfaction et de sécurité .
Il est sage de laisser un tiers de vide dans notre estomac. Afin que le bol alimentaire puisse être malaxé et travaillé comme il se doit. Et que puisse se faire ensuite l’assimilation (dans l’intestin grêle) puis l’élimination (au travers du côlon).
Prenons le temps d’observer comment nous gérons notre appétit de vie :
Premièrement, chez les enfants actuels, hypersensibles, dont le défi est d’accepter les contraintes de l’incarnation (entrer dans la chair et dans le corps) et se confronter aux dimensions terrestres et physiques.
Ces nouveaux nés refuseront quelquefois le sein ou mettront une éternité pour finir le biberon. Plus âgés, ils se satisferont de petites quantités de nourriture, montrant peu d’intérêt pour cette dimension terrestre. Ou alors, conscients de ce qui est bon pour eux et à l’écoute de leur sens instinctif, ils sélectionneront méticuleusement les aliments et refuseront quelquefois de manger des produits carnés.
Cette difficulté à accepter de goûter de nouvelles saveurs et de nouvelles textures est l’expression de leur peur du changement et de l’insécurité que peut provoquer la nouveauté …
Dans le cas des enfants actuels et hypersensibles, la notion de vide est peut-être à mettre en relation avec « (la peur de) sauter dans le vide ». Aux premiers instants de leur incarnation, il y a ce grand saut à faire. Celui qui est nécessaire pour venir se poser et s’enraciner dans le corps d’une maman. C’est au 7ème jour de notre vie intra utérine que la nidification se fait réellement et c’est le début de l’aventure terrestre.
Certains enfants expriment clairement le sentiment d’avoir été comme poussés et contraints de venir sur terre. Comme s’il y avait une urgence à faire bouger les habitants de la planète Terre. Ces enfants sont des éveilleurs de conscience : ce sont des enfants exigeants en matière d’éducation. Ils ont le charme d’entrer dans les failles de leurs parents et de leurs enseignants. Avec constance, ils mettent le doigt sur le manque d’enracinement, le manque de cohérence, le manque d’alignement, et sur cette immaturité propre à tous ces adultes qui n’ont de cesse de remplir leurs estomacs et leurs vies de choses matérielles et futiles.
Car il est vrai que chez beaucoup d’entre nous, adultes que nous sommes, “même si nous avons beaucoup, nous n’avons pas encore assez” (thématique du méridien Estomac). Beaucoup d’entre nous vont manger sans fin et sans faim et l’on pourrait parler même de maltraitance dans ce comportement compulsif face à la nourriture : nous allons nous remplir et nous remplir, dévorer, engloutir, sans conscience aucune, soit pour nous débarrasser le plus vite possible de cette obligation terrestre (si nous avons été cet enfant hypersensible avec une difficulté à accepter l’incarnation), soit pour court circuiter la digestion émotionnelle(si nous sommes cet adulte insatisfait et insécure).
Or notre passage sur terre exige que nous acquérions une forme de maturité émotionnelle, afin d’être capable de réellement digérer (gérer 2 fois).
Etre adulte, c’est avoir intégré que la digestion physique et la digestion émotionnelle sont indissociables. Or nous le savons bien : certaines émotions peuvent avoir mauvais goût, ou être carrément indigestes, voire nous donner envie de vomir.
Le plus souvent, plutôt que de laisser de la place pour du vide, afin qu’une bonne circulation énergétique et émotionnelle se fasse, nous mettons en place une stratégie de fuite par rapport aux émotions. Mais aucun aliment ne pourra venir combler ce vide : aucune tablette de chocolat, aucun verre de bon vin, aucune petite douceur !
Et si ma dernière phrase vous fait mal à l’estomac, juste à cause de l’idée que rien ne pourra venir remplir ce vide, alors je vous conseille de humer et même d’ingérer quelques gouttes d’huile essentielle de cardamome ! Elle sera votre parfaite amie anti-fringale et votre meilleure copine de digestion et d’assimilation ! A plein de niveaux différents ! (je ne vous le cache pas, c’est mon HE préférée !!!)
Les mots de la fin : qu’avons-nous à comprendre et à intégrer dans notre vie ?
Que toute chose n’existe que parce que son contraire existe aussi. Ainsi, au vide s’oppose le plein.
C’est le travail sur nos émotions qui nous apporte le plein, au sens de plénitude. En prenant soin de nos émotions , - plutôt que de les manger - nous nous autorisons à nous remplir d’essentiel (essen-ciel) et de subtil.
Notre mission en tant qu’adultes responsables, c’est d’apprendre à nos enfants à mettre des mots sur leurs maux et à gérer (et digérer) leurs émotions. Nous sommes là pour les accompagner, même si ce sont des éveilleurs de conscience et qu’ils sont plus éveillés que nous !
Retenons que les enfants, encore très auréolés des mondes d’en haut, ne sont pas forcément très intéressés par les aspects terrestres et denses de l’alimentation. Car ils se nourrissent d’autres choses beaucoup plus subtiles et fines : des nuages qui passent dans le ciel, des étoiles qui éclairent la nuit, de l’émerveillement face à un papillon qui s’envole, de la magie d’instants passés en nature.
Questionnons-nous une dernière fois sur ces adultes qui mangent sans fin et sans faim … : ne seraient-ils pas simplement remplis de tristesse et/ou de colère d’avoir perdu leur capacité à s’émerveiller des choses les plus simples ?
Et s’il suffisait de retrouver l’enfant en nous, cet enfant intérieur et “inter-rieur”, cet enfant qui savait et sentait et qui privilégiait le subtil et le spirituel au trop lourd et au trop dense ?
A bon entendeur … salut !